Le Koweït a pris la décision de retirer la nationalité à 42 000 personnes, représentant environ 3 % de sa population. Cette mesure, qui s’est déroulée sur une période de six mois, témoigne d’un durcissement des politiques de la monarchie pétrolière, alors que le pays fait face à des difficultés économiques. Les naturalisés, souvent depuis des décennies, sont devenus des boucs émissaires dans ce contexte de crise.
Les autorités koweïtiennes justifient ces déchéances en affirmant qu’elles visent à lutter contre les nationalités obtenues par des moyens frauduleux. Cependant, cette situation suscite des inquiétudes parmi les citoyens, qui craignent de voir leurs proches figurer sur les listes des apatrides. Chaque semaine, des familles scrutent ces listes, angoissées à l’idée de perdre leur nationalité.
Un exemple marquant est celui d’un homme d’affaires qui, après s’être enregistré à l’aéroport, a découvert qu’il n’était plus Koweïtien. Son passeport lui a été confisqué sans explication, soulignant l’arbitraire de ces décisions. Avoir une nationalité est un droit humain fondamental, et cette situation soulève des questions sur les droits des citoyens dans le pays.
Le gouvernement koweïtien, pour sa part, affirme que ces mesures ciblent des criminels étrangers qui abusent des aides sociales. Le ministre de l’Intérieur a évoqué des nationalités qui ne partagent pas les mêmes valeurs ou coutumes que les Koweïtiens, renforçant ainsi un discours nationaliste. Cette politique de déchéance de nationalité est également perçue comme une réponse à la pression croissante sur le gouvernement, qui a tenté sans succès de modifier les lois sur la nationalité.
La suspension du parlement élu et certaines dispositions constitutionnelles témoignent d’un climat politique tendu. Les critiques du gouvernement sont rapidement réprimées, comme en témoigne l’arrestation d’une femme ayant osé s’opposer aux décisions de l’État sur les réseaux sociaux. Face à la colère populaire, le gouvernement a proposé des passeports à certaines personnes, sans leur accorder la nationalité, ce qui a été perçu comme une mesure symbolique.