À Hanoï, un avocat renommé a été condamné à trois ans de prison pour des publications sur Facebook critiquant le système judiciaire vietnamien. Cette décision soulève des inquiétudes sur le recul de la liberté d’expression dans le pays, selon les défenseurs des droits humains.
Les juges ont justifié la condamnation en affirmant que Tran Dinh Trien avait diffusé du « contenu non authentifié » qui nuisait à la réputation des tribunaux et du président de la Cour suprême. Ils ont jugé ses actions comme une atteinte à la sécurité et à l’ordre social.
L’avocat, âgé de 65 ans, a fondé le cabinet « Vi Dan » et s’est fait connaître pour la défense de militants dans des affaires sensibles. Son arrestation en juin a suivi des publications accusant le président de la Cour suprême de limiter l’accès des familles aux procès.
L’article 331 du code pénal, utilisé pour poursuivre Tran Dinh Trien, punit sévèrement ceux qui « abusent des libertés démocratiques ». Human Rights Watch recense de nombreuses condamnations basées sur cet article, dénonçant des représailles contre les critiques du gouvernement.
Des groupes de défense des droits affirment que cette condamnation pourrait avoir un « effet dissuasif » sur la société vietnamienne. Project88, une organisation défendant la liberté d’expression, avait déjà exprimé ses préoccupations avant le procès.
Le régime communiste vietnamien est régulièrement accusé de réprimer les voix dissidentes. Reporters sans frontières classe le pays parmi les plus grands geôliers de journalistes. Les mesures récentes renforcent encore ce contrôle.
Un décret sur la cybersécurité, entré en vigueur fin décembre, impose aux plateformes de recueillir et stocker des informations personnelles des utilisateurs. Les autorités peuvent exiger l’accès à ces données et la suppression de contenu jugé illégal en 24 heures.
