Un prêtre catholique du Bélarus, Henrykh Akalatovich, a été condamné à 11 ans de prison pour haute trahison après avoir critiqué le gouvernement. C’est la première fois qu’un membre du clergé catholique est inculpé pour des raisons politiques depuis l’indépendance du Bélarus en 1991.
La condamnation intervient dans un climat de répression accrue des dissidents à l’approche de l’élection présidentielle du 26 janvier. Ce scrutin est largement perçu comme une formalité pour le président Alexandre Loukachenko, qui brigue un septième mandat.
Selon le Centre des droits humains de Viasna, Akalatovich, âgé de 64 ans, rejette les accusations portées contre lui. “Pour la première fois depuis la chute du régime communiste, un prêtre catholique du Bélarus a été condamné pour des accusations criminelles portées contre des prisonniers politiques”, a indiqué Pavel Sapelka, représentant de Viasna.
Henrykh Akalatovich, qui a été arrêté en novembre 2023, souffre d’un cancer et avait subi une opération peu avant son arrestation. Les conditions de sa détention sont préoccupantes, avec le refus des autorités de lui fournir des vêtements chauds et de la nourriture.
Les prêtres de différentes confessions, dont catholiques, orthodoxes et protestants, ont été ciblés par la répression après les manifestations de 2020. Ces manifestations avaient éclaté suite à un vote contesté qui, selon l’opposition, était entaché de fraudes massives.
Le clergé, qui avait soutenu les manifestants, a été visé par des arrestations et des convocations pour des entretiens politiques. Les autorités surveillent étroitement les activités religieuses, y compris les sermons et les médias sociaux.
Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis près de 30 ans, a critiqué le clergé dissident lors des manifestations de 2020. Il leur avait demandé de “faire leur travail” sans encourager l’agitation sociale. Le président bélarusse est un allié proche de Vladimir Poutine.