La Cour constitutionnelle roumaine a annulé l’élection présidentielle à seulement deux jours du second tour, suscitant une onde de choc dans un processus déjà marqué par des accusations d’ingérence russe au profit d’un candidat d’extrême droite. Dans l’attente d’un nouveau scrutin, Klaus Iohannis demeure président.
La décision de la Cour vise à « s’assurer de la validité et de la légalité » de l’élection, nécessitant une reprise complète du processus électoral. Cela intervient après que des documents déclassifiés ont révélé des interférences présumées, notamment via TikTok, impliquant la Russie.
Calin Georgescu, candidat nationaliste, arrivé en tête au premier tour, a parlé de « coup d’État » orchestré par la Cour. Il a dénoncé cette annulation et appelé à la confiance dans un idéal commun, malgré les accusations d’ingérence étrangère dans la campagne.
Face à Georgescu, la centriste pro-européenne Elena Lasconi s’est aussi insurgée contre la décision, qualifiant l’annulation de « décision illégale » et accusant l’État roumain de bafouer la démocratie, conduisant ainsi le pays vers l’anarchie.
Le leader du parti d’extrême droite AUR, George Simion, a décrié une décision politique qui annule la voix du peuple. Il a néanmoins appelé ses partisans à rester calmes et à espérer un changement démocratique du système.
Les habitants de Bucarest expriment des avis partagés. Certains, comme Marius Neagu, voient cette annulation comme une manœuvre politique, tandis que d’autres, telle Madalina Stroe, se réjouissent de l’annulation, espérant éviter un retour à des temps révolus.
Le politologue Costin Ciobanu qualifie cette annulation de « sans précédent » et pense qu’elle pourrait accentuer la polarisation de la société roumaine. Des questions sur la solidité des institutions sont soulevées, alors que le pays se prépare à un nouveau scrutin.
Le Premier ministre social-démocrate, Marcel Ciolanu, a salué cette décision comme la « seule bonne solution », évoquant les soupçons d’intervention russe. Il est rejoint par l’analyste Cristian Pirvulescu, qui parle d’une décision de bon sens rétablissant des règles équitables.