Une série d’explosions a frappé le Liban les 17 et 18 septembre, causant la mort d’au moins douze personnes et blessant plus de 2 800 autres. Les incidents ont principalement touché des membres du Hezbollah, un mouvement chiite. Les autorités libanaises évoquent la possibilité d’une attaque israélienne ciblant la chaîne d’approvisionnement des appareils de communication utilisés par le groupe.
Les explosions ont eu lieu dans plusieurs bastions du Hezbollah, et un nouveau round d’explosions a été signalé dans le sud du pays, notamment dans la Bekaa et la banlieue sud de Beyrouth, entraînant encore plus de victimes. Le Hezbollah accuse Israël d’être derrière ces attaques, qui surviennent dans un contexte de tensions croissantes à la frontière entre les deux pays.
Des experts s’accordent à dire que ces explosions relèvent d’une opération complexe. Selon Olivier Simon, directeur technique de DXOMARK, « la probabilité que ce soient des explosifs paraît très forte ». Cette méthode rappelle des précédents où Israël a utilisé des dispositifs similaires pour cibler des ennemis.
Les bipeurs impliqués dans ces explosions proviennent d’un même lot commandé par le Hezbollah. Le fabricant taïwanais Gold Apollo a nié toute implication dans la fabrication de ces appareils piégés, affirmant que la production était sous la responsabilité d’un partenaire hongrois, BAC. Cependant, cette société a également contesté les allégations, laissant planer le doute sur l’identité du véritable fabricant.
Des sources américaines rapportent que le Mossad aurait infiltré la chaîne logistique du Hezbollah pour y placer des explosifs. Les détails sur le déclenchement des charges restent flous, mais des témoignages évoquent un message envoyé aux appareils pour activer les explosifs. Ce scénario pourrait expliquer les comportements observés sur les vidéos, où des membres du Hezbollah semblent réagir à des notifications.
Le matériau explosif utilisé serait du PETN, qui aurait été placé sur les batteries des bipeurs. Des utilisateurs ont signalé une surchauffe de leurs appareils avant l’explosion, ce qui a conduit certains à les jeter.
Le Hezbollah utilise des bipeurs pour éviter la surveillance, car ces appareils sont moins susceptibles d’être piratés. Bien que leur usage ait diminué avec l’avènement des téléphones portables, ils restent populaires dans certains secteurs, notamment pour des raisons de sécurité.
