La situation en Martinique est marquée par une escalade de tensions, suite à des manifestations contre la vie chère. Ces mouvements, qui ont débuté début septembre, ont conduit à des nuits de violence dans plusieurs quartiers de Fort-de-France. Un couvre-feu a été instauré dans certaines zones, avec des horaires allant de 21 heures à 5 heures, et des renforts policiers sont attendus.
Les manifestations ont commencé le 1er septembre, lorsque des centaines de personnes ont bloqué le port de Fort-de-France pour dénoncer le coût élevé de la vie. Selon une étude de l’Insee, les prix en Martinique sont en moyenne 14 % plus élevés qu’en France métropolitaine, avec une augmentation de 40 % pour les produits alimentaires. Les manifestants, mobilisés par le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes (RPPRAC), réclament une harmonisation des prix.
Le climat de mécontentement s’est intensifié après l’arrestation du président du RPPRAC, Rodrigue Petitot, ce qui a entraîné une grève des dockers. En réponse, les autorités ont promis une baisse durable des prix sur 2 500 produits de consommation courante. Cependant, les violences ont éclaté, notamment à Sainte-Thérèse, où des heurts ont eu lieu pour débloquer l’accès au port.
Les incidents se sont multipliés, avec des voitures incendiées et des policiers blessés par des tirs d’armes à feu. Le 14 septembre, des tirs ont été dirigés vers le commissariat de Fort-de-France, et des barricades ont été érigées dans plusieurs quartiers. Le préfet Jean-Christophe Bouvier a condamné ces actes de violence, soulignant la nécessité d’une réponse ferme.
Dans la nuit du 17 septembre, un McDonald’s a été incendié et plusieurs commerces ont été vandalisés. Le maire de Fort-de-France a rapporté que 17 commerces avaient été attaqués durant cette nuit. Au total, 15 personnes ont été interpellées depuis le début des manifestations, et 11 policiers ont été blessés. Une enquête est en cours concernant les blessures subies par des émeutiers.
Le couvre-feu, qui a été mis en place pour tenter de rétablir l’ordre, concerne des zones sensibles comme le port et les routes autour de l’hypermarché de Dillon. Des interdictions de vente de carburant et de produits pyrotechniques ont également été instaurées. Le préfet a demandé aux forces de sécurité de renforcer leur présence sur le terrain et d’effectuer un maximum d’interpellations pour rétablir la sécurité.