Massoud Pezeshkian, candidat réformateur, a remporté la présidence iranienne face à l’ultraconservateur Saïd Jalili. Le ministère de l’Intérieur a confirmé sa victoire samedi dernier. Dans son discours inaugural, Pezeshkian a promis d’être un président ouvert et inclusif : “Nous tendrons la main de l’amitié à tout le monde”.
Le député de Tabriz a obtenu plus de 16 millions de voix contre les 13 millions recueillies par son rival, Saïd Jalili. La participation électorale a atteint près de 50%, avec environ 30 millions de votes comptabilisés.
L’élection présidentielle en Iran était particulièrement scrutée au niveau international. L’Iran joue un rôle clé dans plusieurs crises géopolitiques majeures qui opposent souvent ce pays aux puissances occidentales, notamment les États-Unis.
La campagne électorale s’est accélérée après le décès inattendu du président Ebrahim Raïssi lors d’un accident d’hélicoptère le 19 mai dernier. Les électeurs ont exprimé leur mécontentement vis-à-vis des conditions économiques actuelles exacerbées par les sanctions internationales.
Malgré une abstention notable au premier tour, quelque 61 millions d’Iraniens étaient appelés à voter vendredi passé dans des milliers de bureaux répartis sur tout le territoire national.
Massoud Pezeshkian avait déjà pris la tête dès le premier tour avec plus de 42% des suffrages. Il prône un Iran plus ouvert sur l’international contrairement à Saïd Jalili connu pour ses positions rigides face à l’Occident.
Les anciens présidents Mohammad Khatami et Hassan Rohani ont soutenu Pezeshkian, âgé de 69 ans. De son côté, Saïd Jalili bénéficiait du soutien du conservateur Mohammad-Bagher Ghalibaf.
Des appels au boycott avaient été lancés par certains opposants iraniens et membres de la diaspora, critiquant tant les conservateurs que les réformistes comme étant deux facettes identiques du régime politique en place.
Au cours des débats télévisés précédant le vote final, les problèmes économiques et relations extérieures furent abordés ainsi que la question sensible d’accès restreint à Internet imposée par le gouvernement.
Pezeshkian souhaite instaurer des relations constructives avec Washington et l’Europe afin de sortir son pays de l’isolement diplomatique actuel. Cependant, il est important de noter que malgré cette victoire présidentielle significative pour lui, c’est toujours le guide suprême Ali Khamenei qui détient le pouvoir ultime concernant les grandes orientations politiques et diplomatiques du pays.
