Depuis trois semaines, la ville ukrainienne de Kharkiv subit une offensive d’envergure de la part des forces russes. Face à cette situation critique, l’Ukraine a sollicité à plusieurs reprises l’autorisation d’utiliser des armements occidentaux pour mener des frappes sur le territoire russe. Une demande qui vient finalement d’être acceptée par les États-Unis jeudi dernier.
Joe Biden, président américain, a donné son accord pour que Kiev puisse cibler des positions en Russie afin de défendre Kharkiv. Toutefois, il a été précisé que les USA restent opposés à des attaques profondes sur le sol russe. Les Ukrainiens auront ainsi accès à un arsenal conséquent comprenant notamment des missiles ATACMS américains, et potentiellement des missiles Scalp français ou Storm Shadow britanniques.
La situation est alarmante : Kharkiv est bombardée sans relâche. Récemment, ces attaques ont fait trois morts et 23 blessés selon les autorités régionales. Des missiles S-300 et S-400 ont été lancés depuis Belgorod en Russie, avec au moins cinq frappes recensées. La menace reste constante alors que d’autres victimes pourraient être ensevelies sous les décombres.
L’utilisation d’armement occidental contre la Russie était déjà évoquée dans les médias ukrainiens et certains pays comme la Norvège et le Danemark avaient déjà franchi ce pas. D’autres nations fournissent également leur soutien militaire à l’Ukraine sans restrictions quant à l’usage des armes livrées. Cette semaine, la France s’est aussi montrée favorable à cette démarche, reconnaissant le droit de l’Ukraine de se défendre y compris via des frappes sur le territoire russe.
Les États-Unis semblent désormais rejoindre cet avis après avoir longtemps hésité. Antony Blinken avait indiqué lors d’une visite en Moldavie : « Alors que les conditions ont changé… nous nous sommes adaptés…». Ce revirement pourrait considérablement renforcer la capacité défensive de l’Ukraine face aux assauts russes.
Enfin, ce vendredi matin marque un tournant avec l’Allemagne qui consent elle aussi à permettre l’utilisation d’armement allemand contre des objectifs militaires russes – une décision annoncée par Steffen Hebestreit, porte-parole du chancelier Olaf Scholz.
Parallèlement, Volodymyr Zelensky annonce sa présence en Suède pour requérir davantage d’appui militaire auprès de ses alliés nordiques face à l’avancée russe. Sur Twitter, il exprime clairement ses priorités : obtenir plus de systèmes antiaériens pour son pays et intensifier les efforts internationaux visant à contraindre la Russie à négocier la paix.
Zelensky va rencontrer les dirigeants scandinaves durant le troisième sommet Ukraine-Europe du nord où seront signés trois accords sécuritaires essentiels pour renforcer encore davantage le soutien international apporté à son pays dans cette guerre contre la Russie.