Dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes, les dépenses militaires mondiales ont connu une hausse significative en 2023. Selon le rapport annuel de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), elles se sont élevées à 2 443 milliards de dollars, soit une augmentation réelle de 6,8 % par rapport à l’année précédente.
Cette progression est la plus marquée depuis 2009 et représente le niveau le plus élevé jamais atteint pour les budgets militaires à travers le globe. Les pays membres de l’OTAN contribuent à hauteur de 55 % des dépenses totales, avec les États-Unis et la Chine en tête du classement des plus gros investisseurs dans ce domaine.
Malgré ces chiffres impressionnants, ils ne représentent que 2,3 % du PIB mondial, ou encore “306 dollars par être humain”. Cependant, cette tendance à privilégier la puissance militaire pourrait alimenter une dynamique d’action-réaction préjudiciable dans un environnement déjà instable.
Les États-Unis continuent d’affirmer leur suprématie militaro-industrielle avec des dépenses s’élevant à 916 milliards de dollars, soit une augmentation de 2,3 %. Cette somme correspond à 68 % des dépenses totales de l’OTAN et souligne l’écart considérable entre Washington et ses partenaires européens.
La guerre en Ukraine a profondément modifié la perception européenne concernant la sécurité. La règle indicative fixant les dépenses défensives nationales à au moins 2 % du PIB national devient désormais une référence incontournable. Onze pays ont déjà atteint ou dépassé cet objectif et d’autres sont sur le point de faire de même.
Le Moyen-Orient n’est pas épargné par ces changements stratégiques où chaque région du monde semble repenser sa politique défensive face aux menaces grandissantes.
