Marine Le Pen, figure de proue du Rassemblement National (RN), et Giorgia Meloni, présidente du conseil italien, ont longtemps maintenu leurs distances. Cependant, à l’approche des élections européennes de juin, les deux dirigeantes d’extrême droite semblent amorcer un rapprochement stratégique.
Le 4 janvier dernier, lors de sa conférence annuelle, Mme Meloni a marqué une nette préférence pour le RN au détriment d’Alternative pour l’Allemagne (AfD). Elle a souligné des “distances insurmontables” avec l’AfD en raison de son soutien à la Russie tout en saluant la position de Marine Le Pen sur cette question.
Cette ouverture n’est pas passée inaperçue chez les lepénistes. Jean-Paul Garraud, leader du RN au Parlement européen, avait déjà exprimé dans Il Foglio des points communs entre Meloni et Le Pen. Selon lui, il existe une inspiration mutuelle entre les deux femmes politiques.
En marge d’un événement récent, Marine Le Pen s’est montrée enthousiaste quant à la possibilité d’établir un dialogue avec Giorgia Meloni. Elle envisage même la formation d’un groupe commun incluant les Italiens et le Fidesz hongrois de Viktor Orban. Toutefois, cette idée est accueillie avec scepticisme par certains membres influents du RN qui jugent ce partenariat irréaliste voire indésirable.
La relation entre Le Pen et Meloni contraste fortement avec celle observée en septembre 2023 lorsque la crise migratoire touchait Lampedusa. À cette époque, Marine Le Pen se sentait davantage alignée avec Matteo Salvini qu’avec Meloni malgré une préférence pour cette dernière comparativement à ses prédécesseurs.