La tentative de coup d’État menée par la milice Wagner et son chef Yevgeny Prigozhin en Russie a mis en lumière les dangers de travailler avec des mercenaires. Vladimir Poutine, qui avait utilisé cette force paramilitaire pour soutenir ses opérations militaires en Ukraine et en Syrie, a appris à ses dépens que ces groupes peuvent se retourner contre leur employeur.
Les membres de la milice Wagner sont des combattants professionnels payés par une entreprise privée russe appelée Concord Management and Consulting et fondée par ce même Prigozhin. Ils ont été impliqués dans plusieurs conflits armés aux côtés des forces russes, mais ils ne sont pas officiellement reconnus comme faisant partie de l’armée russe.
Cependant, leur loyauté est en question car ils n’ont pas prêté serment à l’État russe et leurs intérêts financiers peuvent être différents de ceux du gouvernement. La tentation de prendre le pouvoir peut donc être grande si les conditions s’y prêtent, une situation qui n’a visiblement pas été anticipée par le Kremlin, ou trop tardivement.
Car c’est précisément ce point qui a été à l’origine de la mutinerie du groupe Wagner : la décision du pouvoir russe de faire signer le 10 juin dernier un contrat à tous les paramilitaires, visant particulièrement le groupe Wagner. Ce dernier s’y est refusé et a proposé des solutions de sortie qui n’ont pas été acceptées par le Kremlin, conduisant à la situation que l’on connait aujourd’hui.